Business Angel : son importance et sa rémunération en entreprise
Organiser une levée de fonds n’est pas toujours de tout repos. Afin de financer leurs projets naissants, les jeunes entreprises innovantes multiplient les programmes d’investissement. L’un d’entre eux est particulièrement intéressant, il s’agit du concept de business angel.
Cette solution est parfaite pour les petites entreprises qui trouvent des difficultés à faire leur début sur la scène. Pour leur part, ces généreux bienfaiteurs tirent aussi de gros avantages, à condition de soigneusement choisir leurs investissements.
En quoi consiste le rôle d’un business angel ?
Surnommé ange d’affaires ou encore investisseur providentiel en France, un business angel est tout simplement une personne physique qui investit un pourcentage de son patrimoine financier sur un projet innovant.
La plupart du temps, il intervient à un stade précoce de création, mais il peut également investir dans une jeune entreprise à tous les stades de son parcours.
Quelles sont les modalités d’investissement ?
D’emblée, il faut le distinguer des autres modèles de financement d’entreprises. En effet, contrairement au financement participatif (crowdfunding), il ne s’intéresse pas uniquement à l’aspect financier. Son intervention couvre également les besoins de développement des startups.
D’autre part, inversement aux actionnaires et aux prêts bancaires, l’entreprise n’a pas à rembourser le coût de l’investissement. Le business angel est donc rémunéré autrement, et sa relation avec l’entreprise est plus complexe. C’est pourquoi la plus-value apportée par un investisseur providentiel doit coûte que coûte être rentabilisée.
Mais qui sont donc ces investisseurs externes ? Généralement, ce sont des cadres d’entreprise, des entrepreneurs voire d’anciens chefs d’entreprise ayant un carnet d’adresses bien rempli. Leur expérience professionnelle leur permet de fournir de précieux conseils à l’entreprise. C’est donc un triple avantage : sur le plan financier, compétence et expertise.
Combien investit un business angel ?
Avant de se lancer, un investisseur providentiel évalue le potentiel de croissance d’un projet innovant. Comparée au reste des fonds, sa contribution reste minoritaire. Le plus souvent, elle est aux environs de 20 % du capital.
Elle dépend essentiellement du degré d’implication du business angel et de la richesse de ses ressources. On parle de 200 000 à 1 million d’euros.
L’effet levier qui en résulte est conséquent. Grâce à leur notoriété et à leur poids dans le domaine, il devient plus facile de trouver des clients. En participant à la prise de décision, ils orientent ainsi l’entreprise vers des solutions plus profitables. Par le biais de leur réseau, la crédibilité d’une entreprise naissante devient plus importante.
En somme, les business angels représentent une source de capital non négligeable qui peut propulser une start-up en démarrage. Ces entrepreneurs ciblent les projets à fort potentiel de croissance et investissent leurs fonds propres suivant la règle du capital-risque. Ils s’engagent aussi à financer son développement, à trouver des investisseurs potentiels et à participer à la vie d’entreprise.
Comment devenir un business angel ?
La première étape pour devenir investisseur providentiel, c’est de manifester son intérêt. Le plus souvent, ce sont les start-ups qui sont à la recherche de financement.
Par conséquent, le business angel est dans une position confortable où il lui revient de sélectionner les entreprises qui l’intéressent pour investir.
La sélection des projets innovants
La chaîne de financement des entreprises innovantes commence par l’introduction à un réseau. Pour justifier le besoin de fonds d’investissement, les petites et moyennes entreprises en phase de financement présentent aux groupes d’investisseurs leur projet professionnel.
Dans un premier lieu, l’entreprise présente son programme d’investissement. Il se compose :
- D’un Executive Summary, ou d’une présentation du projet, qui résume en quelques pages les aspirations et l’expérience professionnelle de la startup.
- D’un Business Plan qui explique le modèle économique de l’entreprise et son projet de développement en plus de détails. Il faut convaincre la société d’investissement que l’idée est rentable et génère de l’argent.
Dans un deuxième temps, si le dossier est retenu, il sera présenté oralement à une commission du réseau. C’est ce qu’on appelle « Elevator Pitch ».
Ce n’est qu’après avoir fait valoir son projet lors de ces deux étapes qu’il arrive enfin au business angel. La due diligence clôture l’étude du dossier par une investigation approfondie. On examine les fonds de l’entreprise, son domaine d’action et la maturité du projet. À son terme, on détermine si oui ou non le business angel serait intéressé par le financement par capital.
Les principales organisations d’investisseurs providentiels
Les études avant investissement se font via différents types d’organisations :
- Réseaux associatifs mettant en contact les entrepreneurs et les investisseurs potentiels. Les jeunes entreprises et indépendants à la recherche d’investissement doivent y souscrire pour présenter leur dossier.
- Réseaux de SIBA, ou Société d’Investissement de Business Angels. Ceux-ci concernent exclusivement les investisseurs providentiels souhaitant travailler sur des projets communs dans le but de partager les risques.
En France, plusieurs groupes d’investisseurs en capital ont pour but le développement des entreprises et souhaitent investir dans l’innovation. On cite tout particulièrement :
- Franceangels ;
- Euroequity ;
- Femmes business angels ;
- Paris business angels ;
- Investessor ;
- Angels santé.
Comment choisir son projet ?
Le grand avantage d’être business angel, c’est la possibilité de choisir les projets en lesquels investir en fonction de ses préférences :
- Peu importe la situation géographique de l’entreprise : souvent on investit dans de petits projets locaux, mais il est également possible d’entrer en contact avec des entreprises des quatre coins du monde ;
- Quel que soit le secteur d’activité : économie, santé, finances, sciences et technologie, beauté et bien-être, écologie, etc.
Quel est le salaire d’un business angel ?
Les participations des business angels sont un investissement en capital risque. Ils consacrent à leurs financements moins de 15 % de leur capital en fonds pour démarrer l’entreprise. Ils possèdent donc des fonds d’amorçage en cas d’échec.
Cela dit, ce projet à long terme s’avère profitable et à rendement élevé la majorité du temps. En règle générale, plus les risques sont élevés, plus le retour sur investissement l’est à son tour. De la sorte, un investisseur providentiel se fixe comme objectif de regagner au moins 10 fois de son investissement sur 5 ans.
À cet effet, il envisage soit :
- De vendre les actions de l’entreprise en bourse ;
- D’acquérir l’entreprise si le capital-développement est intéressant :
- Ou de revendre sa participation à un actionnaire.
Par ailleurs, en France, les investisseurs privés bénéficient d’avantages fiscaux sur le capital innovation pour les PME :
- La loi TEPA : ce dispositif prévoit une réduction des impôts sur le revenu et sur l’ISF et la défiscalisation de la plus-value réalisée. Néanmoins, il faut nécessairement passer par un plan d’épargne en action (PEA).
- La loi Madelin : un autre avantage fiscal qui permet de recevoir un crédit d’impôt de 25 % des fonds du capital investissement au seuil de 20 000 euros, à condition de conserver les titres au moins 5 ans.
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