VAE AES : devenir Accompagnant Éducatif et Social

Dans le secteur de l’intervention sociale, le métier d’Accompagnant Éducatif et Social (AES) occupe une place centrale. Au quotidien, les professionnels interviennent auprès de personnes en situation de handicap, de perte d’autonomie ou de grande précarité. Si ce métier peut s’exercer après une formation initiale, il est également accessible par le biais de la Validation des Acquis de l’Expérience, plus connue sous le nom de VAE AES. Cette voie permet à de nombreux professionnels déjà en activité d’obtenir une certification officielle correspondant à leur expérience réelle sur le terrain.

À qui s’adresse la VAE AES ?

La VAE AES s’adresse à toute personne justifiant d’une expérience professionnelle d’au moins un an (soit 1 607 heures) dans le secteur de l’accompagnement éducatif et social. Peu importe que cette expérience soit salariée, non salariée, bénévole ou exercée dans le cadre d’un volontariat : ce qui compte, c’est la réalité et la durée de l’activité. Le candidat doit avoir exercé des fonctions en lien direct avec le diplôme visé, dans un cadre professionnel structuré.

Cette possibilité de reconnaissance officielle est particulièrement utile à ceux qui travaillent déjà dans le secteur sans avoir le niveau bac ou le diplôme d’État correspondant. Elle constitue un véritable levier de reconnaissance et d’évolution pour les travailleurs sociaux en poste.

Les étapes du parcours VAE AES

Engager une VAE AES implique de suivre un parcours précis, qui comprend plusieurs étapes clés. Tout commence par la constitution du dossier de recevabilité, appelé livret 1. Ce document regroupe les éléments permettant de vérifier que le candidat répond bien aux critères pour accéder à la démarche : durée d’expérience, cohérence avec les compétences du diplôme, nature des activités exercées…

Une fois le dossier de recevabilité accepté par l’académie ou l’organisme certificateur, le candidat entre dans la phase la plus importante : la rédaction du dossier VAE (anciennement livret 2). C’est dans ce dossier que le candidat décrit son expérience de manière détaillée, en lien avec les compétences attendues pour l’obtention du diplôme d’AES. Il ne s’agit pas simplement de raconter son parcours, mais bien de démontrer qu’on maîtrise les savoir-faire professionnels exigés.

Cette étape demande rigueur et méthodologie. Le candidat doit être capable de relier ses activités concrètes à chacune des compétences visées. Ce travail de formalisation peut être difficile à mener seul, d’où l’intérêt de se faire accompagner.

L’importance de l’accompagnement dans la démarche

Bien que facultatif, l’accompagnement VAE est fortement recommandé. Il peut être proposé par des organismes de formation professionnelle, des centres de conseil en VAE ou des structures spécialisées dans l’intervention sociale. L’accompagnement permet de structurer la réflexion, de choisir les expériences les plus pertinentes, de formuler ses compétences avec clarté et de préparer efficacement l’entretien avec le jury.

Ce suivi personnalisé augmente considérablement les chances d’obtenir une validation totale. Il est souvent pris en charge dans le cadre d’un financement via le CPF, le plan de développement des compétences de l’employeur, ou encore par les conseils régionaux selon les dispositifs en vigueur.

Le passage devant le jury

Une fois le dossier complété, le candidat est convoqué à un entretien avec le jury. Ce moment est crucial. Il permet aux membres du jury de vérifier la cohérence entre le dossier et les compétences du candidat, de poser des questions complémentaires et d’évaluer la maturité professionnelle du parcours.

Le jury peut décider :

• D’une validation totale, qui donne droit à l’obtention complète du diplôme d’État d’AES
• D’une validation partielle, dans laquelle certaines compétences sont reconnues, mais pas l’ensemble
• Ou d’un refus, si les éléments fournis ne permettent pas d’attester les compétences requises

En cas de validation partielle, le jury précise quelles compétences doivent encore être acquises, et il est possible de les compléter par une formation ciblée ou une nouvelle expérience.

Durée de la démarche et délais à prévoir

La durée d’une VAE AES varie selon les situations : certains candidats avancent rapidement, en quelques mois, tandis que d’autres ont besoin de plus de temps pour rédiger leur dossier ou suivre un accompagnement. En moyenne, on estime qu’il faut entre 6 mois et un an pour aller au bout de la démarche, depuis la recevabilité jusqu’à la décision finale.

Il est donc important de s’organiser en amont, notamment si la VAE s’inscrit dans un projet professionnel à court terme, comme une évolution de poste, une mobilité ou une demande de reconnaissance de qualification.